Trace ma vie

Le pinceau magique

Un jour j'étais allée à Graphigro pour acheter un pinceau pour finir les détails de mon tableau de geisha et là j'arrive devant l'étalage à l'étage et je mate tous les douzaines de pinceaux, moi j'en voulais un à acrylique, un beau très lisse et très fin et très court, et je l'ai vu mon pinceau le meilleur qui soit mais il était à douze euros et moi j'étais au RSA alors je l'ai mis dans la poche intérieur de mon blouson, y avait personne du tout mais si merde, juste au moment ou ma main coupable ressort de la poche, une vendeuse arrive à l'étage et me regarde. Elle range des machins, mais elle me surveille du coin de l'oeil alors je me sens boum boum boum le coeur en chamade et je regarde les autre trucs l'air de rien, elle l'air de rien elle range des trucs qu'ont pas besoin d'être rangés, moi l'air de rien qui regarde des trucs que j'ai pas l'intention d'acheter et là, elle vient vers moi et dit: "excuse-moi". Et voilà. Et merde. Rââ c'est pas très grave, mais c'est la honte quand même non? Alors j'attends la sentence qui va tomber, et elle continue: "tu t'appellerais pas Sophie par hasard?" Ptain lol ouarf ouarf, si je m'appelle Sophie, si si si oui oui oui, je m'appelle même Sandra ou Ghislaine si tu veux. Tu te rappelles de moi? On était voisine à Palavas-les-flots. Ah ben ouais. Ben ouais que je me rappelle, tu m'étonnes. J'avais qu'une seule voisine à Palavas-les-flots, pasque Palavas-les-flots j'y habitais en hiver et qu'autant en été c'est un enfer de cul graisseux et mouillés, autant en hiver c'est le paradis vide et le charme des ports froids et des quais où sont amarrés quelques bateaux de pêcheurs. C'est l'odeur du sel et des algues, c'est les surfeurs qui viennent pagayer avec leurs mains sur leurs planches le matin tôt aux premières lueurs et qui font penser de loin à des otaries. C'est l'immeuble d'appartements de vacances vidés de ses locataires et dont le vent frais fait courir les restes de sable dans les couloirs les jours de mistral, c'est le vent doux et la nuit qui tombe tôt sur la mer bleu amer, c'est le thé vert chaud chez ma voisine marie et la cigarette du soir fumée sur la jetée. Et la voilà, marie, un beau souvenir de poésie nostalgique qui vient apaiser mes craintes et m'apporter un peu de joie, un peu de douceur à nouveau dans cette vie. On parle on parle et il n'y a pas de clients dans le magasin alors elle appelle ses copines collègues et elle dit" eh les filles c'est sophie une vieille copine on s'est rencontrées à Palavas c'est fou non?" Bah oui parce que là on était à 400 bornes c'est pour ça. Alors on se met à raconter les trucs de Palavas aux copines et puis on se dit ce qu'on fait, puis elle me raconte ce qu'elle fait. Puis elle me dit qu'elle peint, alors je lui dit que moi aussi...Alors elle me dit qu'elle peut me faire 40% de réduction sur tous les trucs du magasin et que je peux revenir quand je veux. Je me disais c'est fou l'ironie du sort, y a pas de morale, j'ai volé un truc, on m'offre une vieille copine et 40% sur tout le magasin, c'est ça la vie, cherche pas. ALors on s'embrasse, on se dit qu'on s'appelle, du coup on s'échange les numéros, on se prévoit une bouffe et puis que j'irai la voir jouer au théâtre et qu'elle viendra me voir chanter et puis là je sors du magasin et ça sonne pas.

 



31/10/2012
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